Garde nationale : les équivalences favorisent la reconversion des réservistes dans la sécurité privée
Depuis plusieurs années, on assiste à une prise en compte croissante de la sécurité privée dans les espaces privés (bâtiments, centres commerciaux,…) et maintenant plus encore dans les espaces publics (musées, ministères, …). La loi n°95-73 du 21 janvier 1995 reconnaît que « la sécurité privée concourt à la sécurité générale de la Nation ».
Le secteur de la sécurité privée détient à lui seul, autant de professionnels que la police et la gendarmerie réunies, on en compte près de 200 000 aujourd’hui. C’est un secteur qui séduit de nombreux candidats du civil, mais également des fonctionnaires de police, des gendarmes et des militaires ainsi que les réservistes de la garde nationale.
En juillet 2016, François Hollande avait confirmé la constitution d’une garde nationale, issue des réserves opérationnelles existantes. L’objectif est de « rendre efficiente cette force au service de la protection des Français ». La réserve opérationnelle est ouverte sous certaines conditions aux volontaires, femmes et hommes, tous issus de la police, la gendarmerie ou de l’armée. Elle n’a pas vocation à se substituer aux forces de l’ordre, mais uniquement de les appuyer et les renforcer.
Les métiers de la sécurité privée attirent les réservistes
Le décret n° 2017-606 du 21 avril 2017 publié au Journal officiel est particulièrement intéressant, car il crée un régime d’équivalences permettant aux réservistes de la garde nationale d’obtenir une carte professionnelle pour exercer dans la sécurité privée. Ce décret est destiné aux réservistes de la police nationale, de la gendarmerie ainsi que les militaires et les formations rattachées relevant de la garde nationale.
Qui est concerné par ce décret ?
- Les réservistes de la police nationale
- Les réservistes de la gendarmerie nationale
- Les réservistes des armées
- Les réservistes des formations rattachées relevant de la garde nationale
Les équivalences sont directes dès lors que l’ensemble des réservistes ont suivi une formation définie par arrêté conjoint du ministre de la Défense et du ministre de l’Intérieur. Les réservistes devront donc justifier d’un engagement à servir d’une durée minimale de 3 ans consécutifs au sein de la garde nationale, durée pendant laquelle ils doivent accomplir au moins 110 jours de service, dont 20 jours en missions opérationnelles.
Le décret présente également le régime d’équivalence aux militaires et à certains agents du ministère de la Défense, notamment sur les conditions d’accès des réservistes de la garde nationale à certaines activités privées de sécurité ainsi que les conditions d’accès de certains militaires et fonctionnaires du ministère de la Défense aux activités privées de sécurité.
Pour l’activité cynophile : Pouvoir justifier de l’aptitude à exercer l’activité de surveillance et de gardiennage, avec l’usage d’un chien, à la seule condition que le réserviste possède une qualification ou un certificat d’aptitude professionnelle à être agent conducteur de chiens, délivré par le ministère aux missions duquel il dépend.
Pour les militaires des catégories A et B : Pour les officiers, les sous-officiers ou les officiers-mariniers n’appartenant pas à la gendarmerie nationale et des fonctionnaires civils de catégories A et B ayant été affectés dans l’un des services ou l’une des formations mentionnées par arrêté conjoint du ministre de la Défense et du ministre de l’Intérieur et ayant servi dans les conditions précisées par cet arrêté pourront justifier en cette qualité de l’aptitude professionnelle à être exploitant individuel, dirigeant ou gérant d’une entreprise.
Les mesures contribuent positivement à promouvoir la garde nationale. La sécurité privée est une excellente alternative pour les réservistes qui souhaitent continuer un métier en lien avec la sécurité.